Innovations technologiques et sociales – ZDZG Octobre 2017

Des t-shirts fabriqués à partir de déchets plastiques et tissus (Midi-Pyrénées)

L’industrie du textile est la 2è industrie la plus polluante au monde, après le pétrole ; la plupart des vêtements que nous portons ont un impact social et/ou écologique néfaste. Plus de 10 milliards de t-shirts sont produits chaque année, sachant que 11 000 litres d’eau sont utilisés pour obtenir 1 kg de coton…

Quelques  alternatives existent, à l’instar de l’invention de deux toulousains (Mathieu Couacault et Clément Maulavé) avec la création de leur marque de vêtements recyclés « Hopaal ».

Ils utilisent des chutes de tissus issues de la fabrication de vêtements en coton biologique, et des bouteilles en plastique ramassés dans la nature. Avec un procédé mécanique de broyage, les chutes de tissus et les plastiques sont transformés en fibres (coton et polyester), nettoyés et conditionnés en bobines de fil pour fabriquer de nouveaux t-shirts.

Leur procédé consomme 50 L par t-shirt (au lieu de 2700 pour un t-shirt normal) et aucun produit chimique. Le broyage est réalisé en Inde (seule pays disposant de cette technologie) dans une usine utilisant l’énergie solaire et éolienne et les finitions sont réalisées en France, dans un atelier toulousain.
Les deux entrepreneurs mettent en avant un modèle économique original : « minimiser et maximiser », c’est-à-dire limiter l’impact sur la planète au niveau du process, et décupler l’impact social : les travailleurs sont mieux rémunérés que dans l’industrie du textile habituelle, les clients contribuent à des actions concrètes et positives et 10% des ventes sont reversés à une association partenaire.

Pour en savoir plus : www.hopaal.com
Source cliché : http://www.mrmondialisation.org

Un nouvel isolant en ouate de cartons (Jura)

Après deux années de recherche et développement, l’entreprise IDEM*, basée en Saône-et-Loire, a mis au point un procédé de fabrication d’un matériau biosourcé innovant : NOVIDEM, à partir de cartons recyclés. L’Amérique du Nord produit et utilise des isolants à base de papier recyclé depuis 70 ans, mais l’isolant à base de cartons constitue une réelle innovation.

La matière première provient d’industries cartonnières locales (moins de 20 km) : chutes de production et matières non conformes. Cette matière est triée (qualité/homogénéité), broyée et défibrée, avant d’être mélangée à des produits assurant la résistance au feu et aux risques de moisissures.

Un traitement anti-poussière est également appliqué pour le confort des poseurs et utilisateurs. Cet isolant présente de nombreuses qualités sanitaires et environnementales : performance thermique et acoustique, confort d’été, régulateur d’humidité…et présente l’avantage – par rapport à la ouate de cellulose (fabriquée à partir de journaux) – de ne pas comporter de résidus d’encres. L’isolant peut être utilisé en construction neuve comme en rénovation, pour les toitures, les murs, les planchers et sols…

Un groupe d’élus et techniciens est allé visiter cette entreprise le 22 septembre dernier, dans le cadre des « Rendez-vous de la transition », organisés par la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon.

*IDEM : Innovation Développement Eco-Matériaux, entreprise filiale du groupe ID’EES, spécialisé dans l’accompagnement vers l’emploi des personnes en insertion

Pour en savoir plus : http://www.novidem.fr

Des déchets infectieux transformés en confettis (Haute-Garonne)

La France produit 200 000 tonnes de déchets infectieux par an, et ces déchets présentent des risques majeurs pour l’environnement et les personnes tout au long de leur cycle de vie. La filière d’élimination de ces déchets passe aujourd’hui par la destruction dans des lieux agréés.

Innovante, la société toulousaine Tesalys a mis au point un broyeur spécifique – nommé « Steriplus » pour pré-traiter ces déchets : les seringues, compresses et autre matériel chirurgical usagés sont transformés en 30 mn en confettis inertes de 1 cm, puis désinfectés (par injection de vapeur à 135°), pour éliminer les risques de contamination ; les confettis peuvent ensuite être jetés dans une poubelle normale.

L’appareil est de la taille d’un photocopieur, et monté sur roulettes. Il peut ainsi facilement être installé en milieu hospitalier. L’appareil est vendu aux alentours de 50 000 €.

La société commercialise son appareil essentiellement à l’étranger (90% des clients) notamment en Afrique et au Moyen-Orient, mais commence à s’implanter en France depuis mai 2015 (date de l’homologation), dans quelques laboratoires d’analyse et cliniques.

Ainsi, la Clinique Pasteur à Toulouse est site pilote depuis le début de l’année 2017 pour les déchets de ses blocs opératoires. Cette solution permet d’éviter le transport (dans des boîtes jaunes spécifiques) et l’incinération. La législation française, qui a évolué récemment, permet désormais aux établissements de traiter sur place leurs déchets, moyennant une déclaration à l’Agence Régionale de Santé.

Pour en savoir plus, voir le site de Tesalys et notamment le système steriplus.

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